Travailler à la ferme à cueillir des fraises ou à nourrir les animaux le temps d’un été peut sembler bucolique aux premiers abords. Mais à quoi ressemblent vraiment les conditions d’emploi d’un agriculteur ? Gros plan sur cette profession, qui requiert passion du travail et amour du métier manuel.
La Ferme des Possibles, un producteur de légumes biologiques situé à Victoriaville, vient de trouver tout le personnel dont il aura besoin pour la saison estivale. Du mois de mai jusqu’à novembre, les employés travailleront à implanter les cultures, à entretenir les plants ainsi qu’à récolter et nettoyer les productions. Bien que cette ferme se distingue de ses pairs en embauchant des jeunes issus d’une réinsertion professionnelle, le propriétaire Jonathan Daigle constate le manque de main-d’œuvre dans le secteur de l’agriculture.
C’est que le métier requiert du temps, de l’énergie et n’est pas soumis au traditionnel 9 à 5. Il faut parfois être prêt à commencer tôt, à finir tard et à travailler quelques heures le week-end. « Tout dépend du niveau de responsabilités, mais ça reste un métier difficile physiquement et mentalement, admet l’agriculteur. Il faut être assez solide pour travailler au soleil à 30 degrés Celsius. »
En effet, ceux qui veulent mettre la main à la pâte peuvent vite dépasser les 40 heures par semaine. « En agriculture, tu ne peux pas dire “on arrête et on continuera demain”, ajoute Jonathan Daigle. Il faut finir le travail et, le lendemain, une autre grosse journée nous attend. » C’est pourquoi l’esprit d’équipe est grandement privilégié.
Travailler à la ferme: considérer les avantages
Du côté de la rémunération, le salaire oscille entre 12 $ et 15 $ l’heure, et rares sont les fermes qui offrent des avantages sociaux. En revanche, les candidats oublient souvent qu’ils peuvent toucher des bénéfices ailleurs. Par exemple, puisque les fermes sont situées à l’extérieur de la métropole, l’hébergement est souvent offert. De plus, les employés peuvent se régaler des fruits et des légumes récoltés. « Une économie qui peut atteindre les 40 $ par semaine », dit le propriétaire de la Ferme des Possibles.
D’ailleurs, plusieurs voyageurs profitent de cette occasion pour faire du tourisme à travers le monde à peu de frais. « Plusieurs pays offrent une formule qui s’appelle le woofing, explique Jonathan Daigle. Tu échanges un certain nombre d’heures de travail par jour contre un logis et de la nourriture. »
Ainsi, œuvrer sur une ferme peut être avantageux lorsqu’on est prêt à travailler fort. « On peut travailler tout l’été pour ensuite prendre ça plus relaxe l’hiver avec ses économies, fait valoir le propriétaire. J’ai connu des gens qui sont venus travailler tout l’été, pour ensuite se construire une maison ou concrétiser un projet. » En ce sens, le métier d’agriculteur est une bonne avenue pour les personnes motivées, intéressées, aimant travailler à l’extérieur et désireuses de gravir les échelons rapidement.